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Actualités internationales

Autriche – Le moral au beau fixe

Sissi, les valses, le chocolat viennois… Au-delà des clichés, l’Autriche figure parmi les poids lourds de l’Europe. Renommé pour ses bières, ses pâtisseries, ses paysages montagneux et verdoyants, le berceau de Mozart et de Freud ne connaît pas la crise ! Terre d’accueil pour de nombreuses sociétés de sous-traitance, avec plusieurs milliers d’expatriés vivant sur son sol, c’est une contrée multiculturelle avec un taux de chômage exceptionnellement bas et un revenu par habitant le quatrième plus élevé de l’Union européenne. La communauté française y est très active et l’UFE y est représentée par un jeune président âgé de 33 ans !

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Partir en Autriche est une expérience enrichissante, surtout destinée à ceux qui maîtrisent l’allemand. Une spécificité autrichienne est l’attestation de fonction impérative (Dienstzettel), mentionnant les points basiques de votre emploi. Il existe également des clauses limitatives de contrat pour les salariés. Vous devez les lire attentivement car elles concernent le temps et le lieu de travail, la non-concurrence, les heures supplémentaires, les délais de prescription et le remboursement des frais de formation.

En tant que citoyen européen, nul besoin de visa ou de permis de travail pour s’installer dans le pays. Toutefois, les 9 000 Français officiellement inscrits sur les registres consulaires ont tout de même des démarches administratives à effectuer, plutôt légères. « Il y en a deux : d’abord le Meldezettel, qui permet de s’inscrire auprès des autorités, résume Marie, assistante éditoriale pour une maison d’édition française à Vienne. Dans les trois jours qui suivent un déménagement, il faut aller s’inscrire dans la mairie de son arrondissement, pour Vienne, ou dans sa mairie tout court. Il sera notamment utile pour ouvrir un compte bancaire ou une ligne de téléphone. » Le second est l’Anmeldebescheinigung, à se procurer dans les trois mois suivant son arrivée si l’on souhaite rester sur le territoire autrichien plus de quatre mois. Ce document-là est payant et demande de fournir quelques justificatifs (notamment de revenus), mais dès qu’on est en sa possession on peut vivre sur le territoire autrichien autant de temps que l’on souhaite. «  Il faut arriver très tôt car il y a beaucoup de monde et seulement un certain nombre de “tickets d’attente”, conseille Isandre, rédactrice et traductrice française à Vienne depuis deux ans, emmener les enfants à partir de 14 ans alors que c’est ouvert les jours de classe, fournir des justificatifs et certains doivent être traduits en allemand ou anglais. »

Salaires élevés

La législation prévoit 8 h de travail par jour pour 40 h/semaine, avec cinq, voire six semaines de congés annuels. Les Autrichiens se rendent souvent au travail plus tôt qu’en France (nombre de commerces, de services publics ou d’entreprises débutent leur journée à 7 h), et prennent leurs repas également plus tôt, notamment le soir, où le dîner peut commencer à 18 h. Les salaires sont en moyenne plus élevés que dans l’Hexagone, et sont en général versés sur quatorze mois. Le salaire minimum dépend de votre branche d’activité, mais en moyenne un cadre perçoit plus de 67 000 euros/an. Pour trouver un emploi, vous pourrez vous rapprocher des services de l’agence pour l’emploi (Arbeitsmarktservice) à la condition d’être officiellement enregistré comme chômeur en Autriche (donc d’y avoir travaillé au minimum six mois). Si vous êtes citoyen de l’Union européenne et déjà inscrit au chômage dans votre pays d’origine, vous avez également le droit d’utiliser les services de l’agence pour l’emploi.

À ne pas manquer, la Chambre de commerce franco-autrichienne, qui est très dynamique. Non obligatoire, une carte de ressortissant de l’EEE (Espace économique européen) peut aussi vous simplifier un certain nombre de démarches. Attention, les diplômés d’écoles de commerce auront du mal à faire valoir leurs diplômes s’ils ne sont pas passés par un semestre d’échange.

Apprentissage performant

L’autre solution est le VIE, une mission professionnelle à l’étranger de six à vingt-quatre mois, bénéficiant d’un statut public protecteur, mais à condition de maîtriser l’allemand. Les entreprises ont du mal à pourvoir leurs postes disponibles : il y a donc plus d’offres que de demandes ! Dans sa recherche d’emploi, ne pas négliger les nombreuses organisations internationales installées à Vienne, même s’il faut souvent une expérience professionnelle pour y être embauché, notamment au sein des organisations onusiennes. D’autant que la concurrence est rude : près de 85% des jeunes de plus de 25 ans sont diplômés du deuxième cycle du secondaire. Mais les bacs pros sont également très prisés en Autriche, les jeunes se tournant plus facilement qu’en France vers des formations professionnalisantes valorisées. Moins de 12% des jeunes sont au chômage, grâce notamment à un dispositif d’apprentissage performant. « À vrai dire je ne connaissais pas spécialement la culture autrichienne avant d’arriver ici mais j’avais cette curiosité, l’envie de voir autre chose, explique Bruno, diplômé de l’école de commerce de Nancy, titulaire d’un double master en marketing en Allemagne à Münster, et employé chez Peugeot à Vienne. C’est vrai que c’est aussi plus simple de trouver du travail. Le fait que ça aille mieux économiquement en Allemagne et en Autriche incite à rester sur le long terme, que ce soit au niveau des opportunités ou même des salaires. »

Prime à l’investissement

La croissance autrichienne devrait accélérer en 2017 à +2,5%, contre 1,5% en 2016. « En 2016, l’économie autrichienne se reposait sur la consommation privée et l’investissement, analyse Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes, leader mondial de l’assurance-crédit. L’accélération attendue en 2017 prend sa source dans le rebond de la demande externe et bénéficiera à l’ensemble des secteurs – construction, commerce et les services aux entreprises et tourisme –, excepté l’industrie manufacturière. » La situation s’améliore également sur le marché de l’emploi. Alors que le taux de chômage était de 6% en 2016, il n’atteindrait que 5,5% en 2017 et 5,4% en 2018. Enfin, le rebond de l’activité devrait alimenter une hausse des recettes fiscales profitable aux comptes publics. Le déficit public autrichien représentait 0,6% du PIB en 2017, et devrait encore se contracter en 2018. En termes de PIB, l’Autriche est l’un des douze pays les plus riches de la planète. La monnaie est l’euro et son économie est marquée par le tourisme, qui fait travailler plus de 400 000 personnes. L’agriculture est peu développée, elle n’emploie que 6% de la population active et le pays doit importer des céréales, des fruits, des légumes et de la farine. La sous-traitance y est importante et certaines industries sont prospères.

La population de 8,6 millions habitants (août 2017). Le tissu économique est majoritairement composé de PME, qui fournissent plus des deux tiers des emplois. Elles sont souvent familiales, industrielles et axées sur des marchés de niche à haute valeur ajoutée. D’ailleurs, le gouvernement vient de voter une prime à l’investissement, principalement destinée aux petites et moyennes entreprises. Ce sera notamment le cas pour les sociétés qui travailleront en sous-traitance de la modernisation des infrastructures du pays. Beaucoup d’entre elles ont des débouchés sur les pays d’Europe de l’Est. L’industrie manufacturière est centrée sur des secteurs à technologie moyenne et la production de biens intermédiaires et d’investissements pour le marché allemand. L’Autriche est aussi un leader mondial dans l’agriculture biologique et le secteur des énergies renouvelables, en particulier l’énergie hydroélectrique. Le pays attire les investisseurs de par sa position de carrefour stratégique en Europe et son système d’imposition est avantageux : la charge fiscale des sociétés de capitaux se situe à 22,4%. Les bénéfices sont soumis au taux d’imposition unique de 25%. Les entreprises bénéficient en outre de nombreuses possibilités d’abattement (frais de formation, apprentis, déductions pour pertes…) et ont droit au crédit d’impôt recherche qui leur est versé en liquide.

Forte immigration française

L’Autriche est le pays d’Europe centrale qui enregistre la plus forte immigration française sur ces cinq-dix dernières années, de l’ordre de 10% par an. Si vous êtes cuisinier, barman ou serveur, vous trouverez assez facilement un poste de novembre à mars dans les régions de sport d’hiver (en Autriche de l’Ouest), mais aussi dans toutes les zones touristiques de mai à octobre. Si vous avez entre 18 et 28 ans, vous pouvez travailler au pair, mais aurez l’obligation de suivre des cours d’allemand ou bien une autre formation. Les performances linguistiques sont recherchées : les assistantes de direction (français-allemand-anglais) sont très courtisées comme les technico-commerciaux bi ou trilingues. Près de 300 entreprises françaises sont présentes en Autriche, pour la plupart filiales de groupes tricolores. Elles emploient environ 17 000 personnes. On trouve les grands noms comme Lafarge-Holcim, Saint-Gobain, Peugeot SA, Total…

Des universités reconnues

Côté enseignement, l’Autriche est l’alternative à l’Allemagne pour les étudiants souhaitant apprendre la langue de Goethe dans le cadre de leurs études. Vienne est la ville qui attire le plus les étudiants étrangers. Le système éducatif est très attrayant. La scolarité est gratuite mais l’internat dans certains lycées est payant. Des crèches et jardins d’enfants sont réservés aux enfants de moins de 6 ans. À partir de cet âge la scolarité est obligatoire, celle-ci se déroule sur neuf années. Quant à l’enseignement supérieur, le pays offre de grandes opportunités. Il est facile d’obtenir un logement universitaire et le choix est large parmi les 150 filières proposées par les universités publiques et privées. Il existe aussi une formation professionnelle très intéressante pour tout étudiant : le Fachhochchulen (FH), très spécialisé et de très courte durée. Pour partir hors programme d’échange il faut envoyer une demande d’admission directement à l’établissement choisi. L’Université de Vienne, l’une des plus anciennes d’Europe, possède quinze facultés. Pour suivre un cursus en Autriche, il faut s’inscrire dès le mois de février de l’année précédente et s’acquitter de droits universitaires, inférieurs à 400 euros/an. En Autriche il n’existe pas de cadre légal unique concernant les stages (Praktikum). Lorsqu’il est obligatoire et inscrit dans une formation professionnelle initiale, il n’est généralement pas rémunéré par l’entreprise. Les stages peuvent aussi avoir lieu à la fin des études, dans ce cas, le stagiaire signe un document qui stipule exactement les conditions du stage.

Se loger facilement

Si Vienne est la ville la plus attractive d’Autriche pour les Français, c’est aussi parce que les loyers y sont abordables, la ville offre un cadre de vie agréable et « vert ». On y trouve bon nombre de colocations (les WG Zimmer) mais tous les types de logements sont disponibles, meublés, non meublés, appartements, maisons… pour des surfaces généralement plus grandes que les standards parisiens. Les quartiers résidentiels se situent en centre-ville, à l’intérieur du Ring (1er arrondissement) et dans les quartiers proches de la vieille ville. En moyenne, sur le pays, le loyer tourne autour de 12,50 euros/m2, donc inférieur aux tarifs pratiqués dans d’autres capitales européennes. Mais les charges peuvent être particulièrement lourdes, environ 25% du loyer net, avec en sus les frais de chauffage, de gaz et d’électricité. Il faut en outre y ajouter une taxe pour la conclusion du bail (1% des trois années pour les baux de trois ans) et une caution généralement égale à trois mois de loyer. Le mieux est de passer par une agence immobilière (Realitätenbüro ou Wohnungsvermittlungsbüro). Le samedi, les journaux publient également des annonces immobilières. Les locations directes du bailleur au propriétaire restent exceptionnelles. Pour la première fois, l’Autriche est entrée en 2017 dans le top 10 du classement HSBC des destinations favorites des expatriés. Un résultat qui confirme celui d’une autre étude, réalisée par Mercer, qui désigne également chaque année Vienne comme l’une des capitales « les plus agréables du monde ».

Qualité de vie

Une capitale à taille humaine

Très sûre, aérée et propre, Vienne est en équilibre constant entre tradition et modernité. Elle a conservé une ambiance village qui fait tout son charme…

Les Français sont les bienvenus en Autriche. « Ce qui est vraiment agréable au quotidien, c’est que la vie est beaucoup moins “speed” qu’à Paris, témoigne Édith, Française employée dans la banque-finances à Vienne. En quelques mois, j’ai déjà pris un rythme beaucoup plus posé. On le ressent particulièrement dans les “Kaffeehaus”, où les gens boivent leur café tranquillement, en lisant le journal ou en écoutant le pianiste. »

Des règles parfois rigides

Il est à la fois très facile et très rapide de se déplacer dans Vienne. Le réseau de transport est l’un des plus denses au monde par rapport à la population. La ville est desservie par de nombreuses lignes de S-Bahn (l’équivalent de notre RER), de U-Bahn (le métro), de tram, de bus… Il existe aussi des stations de vélos en libre-service. « Vienne est une ville où les étrangers sont nombreux, avec de grandes organisations, une histoire et des activités nature diversifiées, témoigne Antoine Prunier, diplômé de Sup de Co Reims et désormais contrôleur de gestion chez Saint-Gobain à Vienne. Elle offre une vraie qualité de vie, mais la contrepartie est que l’on se sent de temps à autre un peu étouffé dans des règles parfois rigides et des cercles d’amitié plutôt fermés… »

Une diversité surprenante

Le coût de la vie à Vienne est sensiblement le même qu’en France, en province du moins. Le ticket de transport à l’unité est assez cher (2,20 euros) et il est bien plus rentable de prendre un pass à la semaine ou même à l’année quand on habite sur place (qui, pour le coup, n’est pas très élevé, moins de 40 euros par mois). La pinte de bière coûte aux environs de 4 euros et un café aux alentours de 2 euros. « Ils sont à la fois très fiers de leurs traditions et ouverts aux autres. C’est un pays surprenant par sa diversité. En France, on l’a un peu perdue », constate Marie Balland, Lilloise de 29 ans, responsable marketing pour le tour-opérateur Travel Europe, près d’Innsbruck, au cœur du Tyrol. La gastronomie est assez riche, avec beaucoup de plats à base de viande et de pommes de terre. On trouve beaucoup d’alternatives végétariennes, voire végétaliennes, dans la majorité des restaurants, et les composants allergènes sont toujours indiqués sur les cartes.

Article publié par La Voix de France, Union des Français de l’Etranger

 

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