Etudier et travailler
Zoom sur l’institut régional de formation d’Abu Dhabi
Philosophie, chant chorale, comptabilité : entre 50 et 80 personnels de la zone Moyen-Orient de l’AEFE viennent chaque semaine à l’institut régional de formation (IRF) d’Abu Dhabi pour suivre l’une des 48 formations proposées par l’institut depuis son ouverture en janvier 2023.
Comme les 15 autres instituts régionaux de formation, l’IRF d’Abu Dhabi a officiellement ouvert ses portes le 1er janvier 2023. Il se situe au sein du lycée français Louis Massignon, un établissement en gestion directe de l’AEFE et dispose d’un bâtiment dédié, distinct des salles de classes. « Les personnels étaient bien sûr déjà formés, précise Anne-Sophie Gouix, la proviseure du lycée. Ce qui change avec la création des IRF, c’est que cette formation entre dans le cadre du Cap 2030, fixé par le chef de l’État. »
Ce cap, qui vise à doubler le nombre d’élèves dans le réseau de l’AEFE d’ici 2030, s’accompagne nécessairement d’un approfondissement en matière de formation des enseignants, « mais pas seulement » : personnels administratifs et techniques doivent également y suivre des formations. Celles-ci ne concernent pas seulement les établissements en gestion directe : « tous les établissements de la zone sont concernés, et tous les personnels, quel que soit leur statut. »
Entre 50 et 80 stagiaires par semaine
Pour recevoir ces stagiaires, « nous avons quatre salles équipées », poursuit la proviseure. Ceux qui les utilisent viennent des 35 établissements que compte la zone Moyen-Orient : Égypte, Arabie Saoudite, péninsule arabique, Iran, Kazakhstan, etc. « Notre IRF a une antenne au Caire (Égypte) qui dispose également de salles de formation et permet à la fois de répondre aux besoins du réseau égyptien -en pleine expansion- et d’offrir un calendrier de formations plus adapté. » Car au sein de la zone Moyen-Orient, certains pays ont en effet calqué leurs week-ends sur le calendrier occidental (samedi et dimanche), quand d’autres suivent le calendrier musulman (vendredi et samedi).
Au lycée Louis Massignon, ce sont ainsi entre 50 et 80 stagiaires qui se relaient chaque semaine, pour deux jours de formation en moyenne. L’IRF s’occupe de toute la logistique : déplacements, logement à Abu Dhabi, restauration dans les locaux de l’établissement, etc. « Les élèves restent notre priorité et nous prévoyons donc les pauses méridiennes des stagiaires en décalé par rapport à eux », précise Anne-Sophie Gouix.
Formation initiale pour les « néoprofesseurs »
Si une majorité des stagiaires vient à Abu Dhabi pour de la formation continue, les enseignants non-titulaires de l’Éducation nationale peuvent également y suivre leur formation initiale. « Ce parcours de professionnalisation -qui existe dans les 16 IRF– représente 6 offres sur les 48 que nous proposons sur l’année. Il dure deux ans : la première année est consacrée à la connaissance du système français, la seconde aux enjeux disciplinaires. »
Appelés « néoprofesseurs », ces enseignants sont inscrits d’office à cette formation dès lors qu’ils entrent dans le réseau. « Il s’agit souvent de personnels déjà recrutés dans nos équipes, mais pour des remplacements. Nous avons aussi des personnels de vie scolaire qui souhaitent changer de poste pour devenir enseignants. » À ce stade, la formation n’est pas sanctionnée par des examens, mais l’AEFE travaille sur un parcours diplômant qui pourrait être mis en place à terme.
« Une formation tous les deux ans »
Les modules de formation continue sont quant à eux essentiellement proposés sur la base du volontariat. Après avoir pris connaissance des différentes offres de formation qui sont toujours publiées en fin d’année scolaire, les enseignants peuvent se préinscrire à l’une ou plusieurs d’entre elles à partir du mois de septembre.
« C’est ensuite la cellule de formation continue qui arbitre : elle se compose des membres de la direction de l’établissement mais aussi de personnels. Le but est d’assurer la continuité des cours tout en permettant à ceux qui le désirent de se former. Nous souhaitons permettre à tous les personnels d’avoir accès à une formation tous les deux ans. » Dans certains cas, la direction peut aussi désigner des personnels pour suivre certaines formations, notamment lorsque celles-ci répondent à des besoins précis liés au projet d’établissement.
Des stages élaborés à partir des remontées de terrain
L’IRF d’Abu Dhabi propose en effet des formations variées afin de pouvoir répondre à un maximum de besoins, que ce soit pour les enseignants ou pour le personnel administratif. À chaque fois, le plan de formation est établi à partir des remontées du terrain, avec un recueil des besoins qui est effectué auprès de tous les personnels : enseignants, agents administratifs ou de maintenance, etc.
Ces remontées sont ensuite analysées au sein d’une cellule de formation continue où tous les acteurs sont représentés. « Lors d’une seconde phase, les inspecteurs pédagogiques de l’Éducation nationale et les formateurs commencent à construire le plan de formation continue avant de le faire valider par diverses instances, notamment pour la partie budgétaire », explique Anne-Sophie Gouix. Aujourd’hui, 42 stages thématiques ou disciplinaires figurent sur la liste de l’IRF d’Abu Dhabi. « Cela va du chant choral à l’école élémentaire à l’utilisation d’outils techniques pour les comptables en passant par l’étude des nouveaux auteurs qui figurent au programme de philosophie en classe de terminale », énumère la proviseure.
Une « académie partenaire » pour chaque IRF
Pour assurer des stages aussi variés, il faut des formateurs aux profils qui le sont tout autant. Pour cela, l’institut sollicite surtout des personnels de l’AEFE mais aussi des cadres des établissements. « Chaque IRF a aussi une académie partenaire pour la formation continue. Au Moyen-Orient, nous sommes rattachés à celle de Créteil. Des formateurs de cette académie peuvent intervenir chez nous lorsque nous n’avons par la ressource nécessaire », indique par ailleurs la proviseure. Enfin, les IRF peuvent faire appel à des prestataires pour certaines formations spécifiques. « Lors du séminaire de rentrée, les directeurs du premier degré -maternelle et élémentaire- ont par exemple reçu une formation de la part d’un spécialiste de la communication interculturelle. »
Des stages « interzones » dédiés la politique des langues sont par ailleurs proposés. : « cela concerne par exemple l’enseignement de l’arabe. Ce stage concerne nos enseignants mais aussi leurs collègues de la zone Proche-Orient par exemple. » Enfin, des stages « agence » regroupant des personnels issus de l’ensemble du réseau ont régulièrement lieu en France. Ils portent sur les grandes valeurs du système éducatif français, le sport scolaire, l’orientation.
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