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L’Allemagne, voisine aux multiples facettes

Pays aussi peu connu que fantasmé, l’Allemagne n’en finit plus d’intriguer. Sa stabilité politique, économique et sociale attire de plus en plus d’étrangers de tous les horizons. Une entrée dans le XXIe siècle réussie, mais des défis à venir peut-être encore plus grands : portrait de l’Allemagne de 2024.

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L'Allemagne, pays voisin aux multiples facettes

En 2012, on en parlait en ces termes : l’Allemagne, un « pays exemplaire » sur le plan économique, leader européen en la matière… mais un pays vieillissant. Dix ans plus tard, le rajeunissement de la population est en marche. Pas forcément grâce à la hausse des naissances – les familles ont en moyenne seulement 1,46 enfant – mais grâce à l’arrivée d’une immigration qualifiée et choisie.

Avec ses 84 millions d’habitants, l’Allemagne est le pays le plus peuplé d’Europe, et probablement l’un des plus attractifs pour les étrangers. Non sans déplaire à certains. Alors le gouvernement d’Olaf Scholz a décidé de cibler encore plus les arrivées de main d’oeuvre : dans un projet de loi présenté en Conseil des ministres en octobre dernier, le chancelier social-démocrate souhaitait faciliter l’accès à l’asile pour les non-Européens en proposant des reconnaissances de diplôme dans des métiers en tension, comme l’informatique ou encore la chimie. Le revers de la médaille ? Une hausse voulue et coordonnée des expulsions de migrants illégaux – un discours boosté par la montée de l’extrême droite dans les sondages. Pourtant, le pays reste une destination privilégiée pour de nombreux expatriés.

Un pays au coeur de l’Europe

Aucun autre pays européen n’a autant de voisins que l’Allemagne, qui en compte neuf. L’économie allemande, même si elle est composée de nombreuses grosses entreprises comme Audi, Mercedes ou encore Bayer et Siemens, repose en grande partie sur un réseau de PME. En 2021, on en comptait près de 6 millions, particulièrement chouchoutées par les gouvernements successifs, notamment depuis la hausse des prix du gaz et de l’électricité due à l’invasion de la Russie en Ukraine. Depuis presque deux ans, le pays tente de remplacer le gaz russe dont le prix particulièrement bas avait permis à ces millions de PME de fonctionner et d’être concurrentielles au niveau européen. Terminaux gaziers en mer Baltique, arrivée de gaz du Qatar ou des États-Unis, construction de mégachamps d’éoliennes… L’Allemagne entame une transition énergétique longue et coûteuse, et tente en parallèle de réduire son empreinte carbone.

Car le pays produit toujours 20% de son énergie dans de vieilles centrales à charbon. Un secteur sale mais porteur en termes d’emplois, puisque des milliers de salariés travaillent encore dans les mines dans l’ex-Allemagne de l’Est. Ce défi, social et économique d’envergure, pousse le gouvernement à investir des milliards – 17 milliards pour la seule région de la Lusace autour de Cottbus – dans des projets de différentes natures, permettant à cette région orientale du charbon d’entrer dans une nouvelle ère.

Est-Ouest… balle au centre ?

Trente-trois ans après la réunification du pays, les choses semblent enfin changer. L’Est semble rattraper l’Ouest dans de nombreux domaines et, lui aussi, devenir une terre d’accueil pour entreprises et expatriés. L’annonce avait d’ailleurs fait la une de la presse allemande et européen : Dresde, capitale du Land de Saxe, va accueillir une nouvelle usine du géant des semi-conducteurs taïwanais TSMC. Une arrivée en fanfare saluée par toute la classe politique, dont le chancelier Scholz qui espère que l’implantation de cette usine renforcera la « viabilité future de notre continent européen et, bien sûr, la viabilité future de l’Allemagne ». Le choix de Dresde n’est pas non plus anodin. La capitale du Land de Saxe est au cœur de la « Silicon Saxony », une région dans laquelle le gouvernement fédéral et l’Union européenne investissent depuis des années pour développer un hub technologique.

Non loin de là, Magdebourg et son usine Intel, ou encore Grünheide et sa « giga-factory » Tesla. Bref, l’Est attire investisseurs et salariés qualifiés, dans des villes où la vie est bien moins chère qu’à Munich, Hambourg et même Berlin. Et ces arrivées massives ont pour vertu de faire baisser le taux de chômage : celui-ci est passé de 18,7% en 2005 dans les Länder orientaux à 6,5% aujourd’hui. Et il pourrait encore baisser lorsque la nouvelle loi immigration sera votée au Parlement, puisque celle-ci devrait faciliter la reconnaissance des diplômes étrangers. Par contre, la situation est toujours compliquée pour l’accès à des postes à responsabilité pour les Allemands venus de l’Est : seuls 4% des cadres dirigeants en proviennent, selon une étude de l’université de Leipzig, alors que les habitants de l’Est représentent environ 15% de la population totale du pays.

Français en Allemagne

Notre plus fidèle voisin est aussi, après la Belgique, le pays de l’UE qui attire le plus de Français. Quelque 112 000 Français sont enregistrés comme vivant outre-Rhin, avec des diasporas particulièrement implantées à la frontière, mais aussi à Munich et bien sûr à Berlin. S’installer en Allemagne, c’est savoir s’orienter vers les bonnes structures d’aide : pour les jeunes, on pense bien sûr à l’Office franco-allemand de la jeunesse (Ofaj), qui propose séjours linguistiques et autres formations dans de nombreux domaines, ou encore des stages et des volontariats binationaux ; l’ambassade et les consulats peuvent aider à débroussailler les affres administratifs allemands, qui peuvent mener la vie dure aux phobiques de l’administration. Car que l’on se le dise, le plus gros défaut de l’Allemagne, c’est bien sa bureaucratie extrême, qui diffère beaucoup entre les Länder. Ainsi, il faudra procéder à une « Anmeldung », un recensement obligatoire dans les deux semaines suivant son installation sur le territoire. Mais dans certaines villes comme Berlin, il est extrêmement difficile d’obtenir un rendez-vous dans sa mairie de quartier pour y procéder. Alors certains s’y prennent des mois à l’avance pour obtenir un rendez-vous.

Même si nos voisins parlent plutôt bien l’anglais, il est important de maîtriser l’allemand, aussi bien pour s’intégrer que pour travailler. Pour cela, les nouveaux arrivants peuvent s’inscrire à des cours d’intégration, à temps plein ou partiel, proposés par le gouvernement. Bonne nouvelle pour celles et ceux souhaitant obtenir la nationalité allemande : le gouvernement Scholz a simplifié la procédure à l’été 2023, une façon aussi d’attirer les cerveaux du monde entier. Désormais, outre la maîtrise B1 de l’allemand, il faudra avoir vécu trois à cinq ans dans le pays (contre huit auparavant) pour tenter le test de nationalité. Les enfants de ressortissants étrangers naissent avec la double nationalité allemande et celle de leurs parents.

Une vie peu chère… et de qualité

Pour qui rêve d’Allemagne, le pays a énormément à offrir en termes de qualité de vie. Situé entre la Baltique et les Alpes, entre le Rhin et le Danube, les possibilités de voyager dans le pays sont très nombreuses. Aussi, certains préféreront le nord, Hambourg, la côte, ses fischbrötchen (petits pains au poisson fumé) et ses grandes plages de sable fin, ses saunas aux airs scandinaves et ses maisonnettes de briques rouges. D’autres opteront plutôt pour le charme désuet de la Bavière, un Land économiquement très fort, où les traditions font la fierté des habitants : on pense bien sûr à la fête de la bière, qui a réuni 7,2 millions de curieux en 2023. Toutes ces destinations sont facilement accessibles grâce à un réseau autoroutier sans équivalent dans le monde. Le rail allemand, surtout connu pour son manque de ponctualité, connaît cependant une petite révolution, grâce au ticket unique à 49 € qui permet de voyager partout dans le pays en trains régionaux et en transports en commun. Une success-story à l’allemande, qui en inspire d’autres… comme le gouvernement français.

Au-delà des transports, l’Allemagne est un pays où la vie est plus abordable qu’en France, en moyenne 11,7% moins chère. Par contre, certaines villes sont victimes de leur succès et font face à une sévère crise du logement. C’est le cas à Berlin, Munich ou encore Fribourg, où trouver un appartement est de plus en plus compliqué. La capitale, qui attire notamment de nombreux jeunes étudiants et travailleurs, a donc décidé de tout miser sur la construction de logements neufs, au détriment des populations les plus modestes puisque les loyers dans ces nouveaux appartements atteignent presque les prix parisiens. L’Allemagne de 2024 est donc toujours en phase de transition : démographique, économique, écologique, énergétique. Mais elle reste un pays où il fait bon vivre et où le respect de l’équilibre entre la vie privée et professionnelle est un atout pour les étrangers.

 

 

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