Comment se situe la France en matière de Greentech ?

En 2023, Bpifrance a recensé environ 2 750 Greentech françaises, soit une augmentation de 690 entreprises par rapport à l’année précédente. Dans son étude annuelle sur les Greentech françaises publiée en avril 2024, la banque publique d’investissement rappelle que les Greentech sont des « entreprises offrant une solution innovante (un produit, un service ou un procédé) qui améliore l’impact environnemental des entreprises ou des consommateurs finaux, en contribuant significativement à au moins un objectif de la taxonomie européenne : atténuation du changement climatique, adaptation au changement climatique, utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines, transition vers une économie circulaire, prévention et réduction de la pollution, protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes ».

Parmi les nouvelles Greentech identifiées en 2023, 101 ont été repérées dès leur création en 2023, 177 ont été créées en 2022, et 412 avant 2022. Simultanément, 100 entreprises ont été retirées de l’index en raison de difficultés financières ou de rachats.

Le profil type des Greentech françaises

La répartition sectorielle des Greentech a légèrement évolué, avec une prédominance de la protection des écosystèmes et de la transition environnementale (29%), suivie par les nouvelles énergies (19%), le verdissement de l’industrie (18%), la mobilité propre (14%), le verdissement de l’agriculture et de l’agroalimentaire (12%), et la construction durable (7%). Une part significative des Greentech provient de la Deeptech (18%) et présente des enjeux industriels (42%).

Bpifrance note également que les Greentech de moins de douze ans sont particulièrement dynamiques en termes de création d’emplois : 39 000 emplois ont été créés par ces dernières, soit une moyenne de 19 emplois par entreprise. Leur chiffre d’affaires a par ailleurs tendance à croître significativement après cinq ans : les entreprises de moins de cinq ans ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 813 millions d’euros, tandis que celles de moins de douze ans ont atteint ensemble les 4,3 milliards d’euros.

Des investissements importants

Les Greentech françaises bénéficient aussi de financements publics et privés en hausse. Bpifrance, dans le cadre de France 2030 et de son plan Climat, a déployé plus de 2,89 milliards d’euros de financement (+36% par rapport à 2022), avec 288,6 millions d’euros d’investissement direct (+73% vs 2022), 150 millions d’euros d’investissement indirect (+15% vs 2022), et 143 missions d’accompagnement (+18% vs 2022).

En 2023, les levées de fonds des Greentech françaises ont par ailleurs augmenté de 9%, atteignant un montant record de 2,78 milliards d’euros, représentant 33% des levées de fonds françaises et plaçant ce secteur en tête des investissements. Les levées de fonds supérieures à 100 millions d’euros, comme celles de Ynsect, Accenta, MyLight, et surtout Verkor avec une levée de 850 millions d’euros, ont particulièrement contribué à cette accélération. Les Greentech industrielles ont levé 2,4 milliards d’euros (86% du total) et les Greentech Deeptech 1,9 milliard d’euros (69% du total), avec les Greentech Deeptech industrielles représentant 1,8 milliard d’euros (66% du total).

Ces chiffres permettent à l’Hexagone de se classer en deuxième position parmi les pays d’Europe en termes d’investissement en capital-risque dans les Greentech, derrière le Royaume-Uni. Bpifrance constate par ailleurs que, malgré une baisse notable du capital-risque à l’échelle mondiale – y compris dans les Greentech – , l’Europe a maintenu un niveau d’investissement proche de l’année précédente, contrairement à l’Amérique du Nord qui a connu une baisse importante.