Actualités politiques
Fatimata Racine Wane : « Binationale, je suis une citoyenne de la République française, à égalité de devoirs et de droits »
Pour Fatimata Racine Wane, tête de liste de Sénégal en Marche avec la Gambie, le Cap Vert et la Guinée Bissau, la défense des droits des binationaux est un combat pour l’égalité, le respect et l’avenir.
A chaque saison électorale, il se trouve quelques candidats ou leaders d’opinion pour y aller de leurs propos définitifs et bien sentis sur la binationalité. C’est vrai à droite et parfois aussi à gauche. Ainsi, honnir la binationalité fait partie des prismes récurrents de la famille Le Pen et du FN devenu RN depuis son irruption sur la scène politique il y a près de 50 ans. Pour l’extrême-droite, être français est par définition exclusif, toute autre nationalité devant être proscrite ou répudiée. On voudrait imaginer que pareille posture relève des extrêmes. A la vérité, ce n’est pas le cas et c’est inquiétant. Le débat sur la déchéance de nationalité des binationaux dans le contexte de crise terroriste en 2016 avait illustré cette triste porosité. En clair, une part de la classe politique, par idéologie pour certains de ses acteurs, par ignorance pour d’autres, estime que l’on ne peut être de deux pays à la fois et que l’un d’entre eux peut, mais aussi doit, l’emporter en termes de loyauté et d’affection. Pour cette part de la classe politique, un binational est nécessairement moins français qu’un mono-national.
Rien n’est plus faux que cela. Je l’écris en connaissance de cause. Je suis binationale. J’ai la nationalité française et la nationalité sénégalaise. Et je suis une Français de l’étranger. Je me sens profondément, passionnément, entièrement française. Et profondément, passionnément, entièrement sénégalaise. Je n’ai pas à m’excuser d’être double nationale. Je le dois à l’histoire de ma famille et au cadre de droit de mes deux pays. J’ai autant de devoirs et de droits que mes compatriotes mono-nationaux, en France comme au Sénégal. Je ne suis pas à moitié française, comme on l’entend encore ici ou là. Je suis une citoyenne de la République française, ni plus ni moins égale que les autres. Je ne me dédouble pas. Je n’ai pas une jambe française ou un bras français. Je revendique ma double nationalité comme aussi ma double culture. Elles font partie de moi-même. Je les considère comme une chance. Encore faut-il l’expliquer pour prévenir l’incompréhension ou la crainte, volontiers nourries par la démagogie. Je m’y attèle. C’est aussi pour cela que j’écris cette tribune.
Sait-on déjà que la binationalité ne recouvre aucune réalité juridique ? Si peu, en vérité. Il n’y a pas de statut de la binationalité. Je ne suis pas franco-sénégalaise, je suis française et sénégalaise. Je le suis parce que le droit de mes deux pays me reconnaît comme nationale de chacun d’entre eux. J’entends que l’on ne me prive d’aucun droit. Je n’en revendique par ailleurs aucun de plus. C’est très souvent à la naissance que l’on reçoit plusieurs nationalités, par la combinaison du droit du sol ou du sang en fonction des pays concernés. Et un parcours de vie peut aussi conduire à obtenir une nationalité de plus. La vérité, c’est que les binationaux sont plusieurs millions en France et qu’une part d’entre eux a en outre une troisième nationalité. Nous avons eu jusque récemment des ministres binationaux au gouvernement français. Et des parlementaires binationaux siègent à l’Assemblée nationale et au Sénat. J’aimerais qu’ils parlent de leur histoire. Elle ferait grand bien face aux assauts nationalistes ou démagogiques. La binationalité est un non-sujet pour moi. J’aimerais qu’elle le soit pour tous.
Voilà pourquoi, dans la campagne électorale en cours, j’ai une attention particulière à cette question. Je sais le regard condescendant qui se porte parfois dans nos communautés à l’étranger sur celles et ceux qui seraient binationaux. Il arrive qu’on le retrouve jusque dans l’administration. Je combats résolument cet état de fait. Français de l’étranger, Français à part entière, cela vaut aussi pour les Français de l’étranger qui seraient binationaux, et a fortiori nationaux du pays d’accueil. Il ne peut y avoir à l’étranger deux catégories de Français, l’une recevant davantage d’égards que l’autre. Cela défie le principe d’égalité, le droit, la morale, la justice et le bon sens. Candidate aux élections des conseillers des Français de l’étranger, je suis inflexible quant au respect et à l’égalité de traitement que doivent obtenir les binationaux. Et je le serai dans l’exercice du mandat de conseiller si les électeurs me font confiance. Je traquerai les discriminations et défendrai tous les Français avec la même volonté, qu’ils soient mono-nationaux, binationaux ou plurinationaux. C’est mon engagement.
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