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« Une large partie de la population a pris l’habitude du télétravail »

Durant deux mois, le Journal des Français à l’étranger vous propose un grand dossier sur les nombreux aspects des échanges frontaliers. Entretien avec Cyril Pellevat, sénateur de la Haute-Savoie.

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Cyril Pellevat

Français à l’étranger (FAE): Quelles sont vos missions en tant qu’élu de la Haute-Savoie ?

Cyril Pellevat (C.P.) : J’ai plusieurs missions à la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, à la commission des Affaires européennes et à la Délégation à la prospective. Dans ce cadre, je suis également président du groupe d’études Développement économique de la montagne. Mes domaines de compétences touchent aux affaires transfrontalières, j’ai notamment été rapporteur concernant l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Je suis également présent dans les domaines relatifs aux nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle ou la cyber sécurité.

FAE : Le télétravail connaît un essor depuis la crise sanitaire, est-ce le cas pour les travailleurs frontaliers en Haute-Savoie ?

C.P. : Dans notre département, un actif sur quatre travaille de l’autre côté de la frontière, notamment dans le canton de Genève. Or, depuis 2020, les entreprises ont du s’adapter et mettre des protocoles en place pour ouvrir la possibilité au télétravail. Certaines d’entre elles sont parties de zéro puisqu’elles ne prévoyaient aucun télétravail avant la pandémie.

FAE : Justement, vous avez déposé une proposition de résolution en juillet 2021 en faveur de l’augmentation du temps de télétravail autorisé pour les travailleurs frontaliers. Qu’en est-il ?

C.P. : Classiquement, le taux de télétravail possible pour les travailleurs frontaliers est de 25% (au titre de la réglementation européenne, Ndlr). Durant la période qui s’étend du début du confinement jusqu’au 31 décembre 2021, ce taux de télétravail possible est passé à 100%. Il s’agit d’un régime dérogatoire qui, compte tenu de l’arrivée du variant Omicron et la reprise de la propagation du virus, devrait être prolongé au-delà (depuis la réalisation de cette interview, cet accord amiable entre la France et la Suisse a bien été prolongé jusqu’au 30 juin 2022, Ndlr).

Nous avons observé qu’une large partie de la population a pris l’habitude du télétravail, que des entreprises ont su s’adapter en mettant en place les outils nécessaires pour le permettre. De cette observation a découlé l’intérêt de proposer une augmentation du taux de télétravail possible. En outre, un taux de télétravail supérieur permettrait de désengorger les routes frontalières saturées. Le fait de proposer deux jours par semaine de télétravail correspondait d’ailleurs à une attente en termes de qualité de vie et de prise en compte des enjeux environnementaux.

Au mois de mai, j’ai déposé la possibilité d’augmenter le taux de télétravail à 50% et un travail d’audition sur ce thème a été mené en juin dernier. Pour rappel, deux volets sont à prendre en compte : la partie sociale qui dépend de l’Union européenne, et le volet fiscal qui est régi par une convention entre la Suisse et la France. Il en est ressorti qu’aujourd’hui un taux de 40% de télétravail, soit deux jours par semaine, était acceptable aussi bien au niveau national qu’au niveau européen.

FAE : L’hiver représente une période économique importante pour la Haute-Savoie, craignez-vous la cinquième vague ?

C.P. : La vision positive que l’on peut avoir aujourd’hui est l’absence de signes de restrictions par le gouvernement, comme la fermeture des remontées mécaniques. Le protocole sanitaire a été annoncé par le préfet de la Haute-Savoie samedi 28 novembre. Les stations connaissent les « règles du jeux » en amont de l’ouverture, sachant qu’une ouverture partielle a débuté le week-end du 4 décembre dernier. En revanche, les craintes se portent sur la possibilité pour la clientèle étrangère de voyager. Bon nombre de nos visiteurs sont en effet britanniques, hollandais, etc.

FAE : Avez-vous des attentes particulières au regard de la présidence française de l’Union européenne qui débutera en janvier 2022 ?

C.P. : Un des enjeux à venir concerne notamment celui sur lequel je travaille, à savoir l’accord-cadre entre l’UE et la Suisse que j’évoquais précédemment. Nous avons eu une fin de discussion en mai dernier et la reprise a débuté fin novembre. Nous espérons que la présidence française nous permettra d’avancer sur la voie d’un accord et que l’on puisse entretenir un dialogue fécond entre l’Union européenne et la Suisse.

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