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Les établissements qui font le choix des campus délocalisés

Selon Campus France, il existe actuellement plus de 130 campus français à l’étranger. Contrairement aux programmes d’échanges avec des universités partenaires, cette stratégie d’expansion internationale permet aux écoles de proposer des mobilités plus longues, mais aussi d’attirer plus d’étudiants internationaux.

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Les établissements qui font le choix des campus délocalisés

Le choix du campus délocalisé – antennes internationales d’établissements existants – s’observe majoritairement chez les écoles de commerce ou de management, selon le recensement établi par Campus France en 2016. « Je pense que c’est particulièrement l’ADN des écoles de commerce de préparer les élèves à des carrières internationales ou dans des groupes internationaux en France », confirme Hendrik Lohse, directeur du développement et chargé des affaires internationales à l’EM Normandie. Il observe toutefois que « les écoles d’ingénieurs réfléchissent aussi à plus d’internationalisation », les parcours du supérieur étant globalement attachés à promouvoir cette éducation à international. Que ce soit pour les élèves français ou internationaux, la création de campus à travers le monde permet, de fait, de resserrer les liens entre la France et les pays d’accueil.

« Une expérience internationale plus approfondie »

« Un aspect fondamental de l’implantation à l’international est le développement de connexions avec le territoire d’accueil », souligne Hendrik Lohse. L’école de commerce et de management EM Normandie a fait le choix d’ouvrir trois campus pour compléter son offre de programmes d’échanges dans des universités étrangères partenaires : à Oxford, Dublin et Dubaï. Les deux premiers sont majoritairement destinés aux élèves français. Selon Hendrik Lohse, le fait de compter un campus à l’étranger permet aux établissements français « d’offrir une expérience internationale beaucoup plus approfondie » à leurs étudiants. « Plutôt que de partir sur un semestre ou sur un an, les étudiants peuvent faire le choix de réaliser une grande partie, voire l’intégralité de leur scolarité à l’étranger », explique-t-il.

Quant au campus émirien, il s’appuie principalement sur le recrutement local et régional et accueille aussi des étudiants de l’EM Normandie en expatriation et des jeunes français locaux. « Il s’agissait de l’un des objectifs principaux pour le campus de Dubaï, précise Hendrik Lohse. Nous voulions rapprocher l’offre éducative pour les étudiants internationaux, notamment pour les élèves originaires d’Afrique du Nord. » Jusqu’à maintenant, si certains de ces élèves représentaient « de très bons candidats », ils faisaient face à « des difficultés institutionnelles » de délivrance de visas pour la France : « Le recrutement et la mobilité sont beaucoup plus simples dans des pays comme les Émirats, où les règles sont plus souples à ce sujet. »

Développer l’accueil d’étudiants internationaux

Ce premier campus hors Europe de l’EM Normandie est porteur d’espoir : s’il n’accueille actuellement que 43 élèves, le groupe attend 500 à 600 étudiants d’ici cinq ans. « Actuellement c’est le campus d’Oxford qui enregistre le plus d’effectifs, observe Henrik Lohse. Mais comme celui de Dubaï propose en plus des offres de mobilité en recrutement local, je pense qu’il va se développer très rapidement. » C’est également la raison pour laquelle l’EM Normandie travaille actuellement à ouvrir ses campus de Dublin et d’Oxford aux étudiants irlandais et britanniques pour harmoniser ce modèle hybride. « Nous nous penchons actuellement sur l’obtention d’accréditations nationales, explique le directeur du développement. Comme les universités locales sont également reconnues, nous devons élaborer une réelle plus-value pour nous distinguer sur le marché. » À l’heure actuelle, ces deux campus accueillent près de 20% d’élèves étrangers, contre une large majorité d’étudiants français en mobilité.

À l’instar du campus dubaïote de l’EM Normandie, les trois établissements internationaux du groupe d’écoles d’ingénieurs Centrale Supélec ciblent principalement des étudiants locaux et régionaux. « Nous avons Centrale Pékin, Centrale School of Engineering (Inde) et Centrale Casablanca », explique Gilles Fleury, délégué général du groupe des écoles Centrale, qui précise : « Pour la rentrée 2024 à Pékin par exemple, il devrait y avoir une petite dizaine d’étudiants français, sur cent élèves au total. » Même chose pour le campus de Casablanca, qui se compose à 70% d’étudiants marocains contre 30% d’internationaux. « Dès le départ, l’objectif pour ce campus était de recruter des élèves du Maroc bien sûr, mais aussi de toute l’Afrique subsaharienne », explique le délégué général, confirmant que les Français sont assez minoritaires.

Favoriser le multiculturalisme

Malgré des proportions inégales entre élèves français et internationaux, les établissements à l’étranger valorisent la mixité et l’apprentissage culturel par d’autres biais. « Nous avons des professeurs français expatriés, mais aussi des professeurs locaux afin de conserver un aspect multiculturel », explique le représentant de Centrale. De la même manière, si l’EM Normandie fait le choix des cours intégralement en anglais pour ses élèves français, Centrale, qui s’adresse à des publics locaux, propose un cursus majoritairement francophone. Ces choix permettent des transferts de culture entre la France et les régions d’implantation. Pour cette même raison, la création d’écoles Centrale à l’international se veut également sur un modèle plus autonome, notamment juridiquement et financièrement car « les campus à l’étranger ne sont pas de simples objets satellitaires des écoles françaises. »

Le groupe d’écoles envisage également de créer une entité en Uruguay, sur le même modèle que Centrale Casablanca : un « hub » estudiantin pour l’ensemble de l’Amérique du Sud. L’école réalise actuellement des études, avec le soutien financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères afin de tester la viabilité du projet. « Si nous avons choisi l’Uruguay, c’est principalement en raison de la stabilité politique dans le pays. Nous voulons nous assurer de sa pérennité », explique Gilles Fleury. Car pour créer un campus, de nombreux éléments sont à prendre en compte : « Nos choix d’implantation reposent sur de nombreux facteurs comme l’attractivité économique, la présence d’entreprises, la connectivité des villes, mais aussi la sécurité de la zone », développe le représentant de l’EM Normandie.

Des logiques d’implantation à prendre en compte

Une certaine cohérence entre la pédagogie de l’école et le territoire d’implantation est également nécessaire. C’est le cas du côté de l’EM Normandie : « Notre orientation stratégique pour 2030 nous pousse à développer en particulier nos campus internationaux autour de villes portuaires. Notre école est née autour de la logistique et du commerce international, le Havre étant le plus grand port de conteneurs de France. » D’un point de vue plus large, des groupes comme l’École 42 – réseau français international d’écoles spécialisées en informatique – choisissent notamment leurs implantations en fonction « de leur adhésion aux valeurs de [l’école] », comme l’explique sa représentante, Véronique Da Costa. Le groupe, qui compte actuellement 52 campus dans le monde pour 18 000 étudiants, déclare également faire le choix entre autres de certaines zones présentant un « fort taux de chômage » ou des « pénuries de profils technologiques qualifiés ».

Concernant les budgets consacrés au développement international d’écoles françaises, les établissements peuvent parfois compter sur le soutien des pays d’accueil. La création d’un campus contribuant largement à dynamiser les territoires, elle peut être partiellement financée par les gouvernements, comme pour les campus de Centrale Supélec, mais aussi selon l’École 42 par « un mix privé-public » tels que des universités, des fondations ou encore « de riches philanthropes ». Cette prise en charge permet aux établissements de proposer des frais d’éducation nuls comme l’École 42, ou moins élevés comme Centrale Pékin où la scolarité à l’année coûte 700 euros. Un avantage en termes de compétitivité : « Cela nous permet de garder de très bons étudiants qui n’auraient pas les moyens de s’expatrier », confirme Gilles Fleury.

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